Deuxième moitié de carrière : exprimez votre singularité et trouvez votre voie

par | Autre

« Pourquoi as-tu créé ton activité de coach ? Comment es-tu devenue la personne que tu es aujourd’hui ? » Telles sont les questions qu’on me pose le plus souvent.

J’ai déjà rédigé un article pour présenter ma trajectoire professionnelle avant de devenir coach professionnelle : « Qui voulez-vous être dans vingt ans ? ». Grâce à une récente interview de la communauté « Femmes taïwanaises de France », j’ai pu raconter plus en détail les tournants importants de ma vie et ce qui m’a motivée à me lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat et du coaching.

Partager cette histoire — du rêve d’une jeune étudiante en marketing international à la période de la quarantaine et sa “deuxième mi-temps” — me tient à cœur pour montrer que la réussite professionnelle n’est jamais un long fleuve tranquille ; c’est un chemin fait de hauts et de bas, de lueurs et d’ombres. J’ai traversé des instants de fierté, de belles victoires, mais aussi des erreurs qui m’ont servie de leçon. C’est la fidélité et l’amour de Dieu qui m’ont guidée pour reconnaître mes travers et retrouver espoir dans les moments sombres. J’espère que ce parcours pourra rendre témoignage de Sa grâce et encourager celles et ceux qui en ont besoin.

Plus jeune, je pensais que “le bonheur, c’est satisfaire à tout prix mes aspirations”. Aujourd’hui, dans la “deuxième mi-temps” de mon parcours, je considère que “marcher avec le Seigneur, vivre chaque défi en paix et admettre ce qui n’est pas parfait” me procure une stabilité intérieure bien plus solide. Ci-dessous, vous trouverez la retranscription de l’interview publiée sur la page Facebook des « Femmes taïwanaises de France ». Puissiez-vous y puiser une source d’inspiration ! N’hésitez pas à partager votre ressenti sur mon espace en ligne.


Deuxième moitié de carrière, exprimez votre singularité

Interview / Xiao Wu, ACHU
Rédaction / ACHU
Photos / Kyria

Kyria, diplômée de l’Université de Taïwan (NTU) en économie en 2004, a d’abord travaillé dans la finance avant de partir à Paris effectuer un MBA à HEC pour se réorienter en marketing. Pendant une quinzaine d’années, elle a enchaîné divers rôles : analyses économiques en finance, marketing dans la cosmétique puis la joaillerie, occupant des postes d’encadrement dans des groupes internationaux (L’Oréal…), d’abord à Taïwan puis en France. En 2019, elle a fondé sa propre activité de coach professionnelle (spécialisée en carrière et leadership) et a obtenu plusieurs certifications reconnues (ICF, formateur d’entreprise en France…).

Certains la connaissent via « One Day In Paris », une page Facebook cofondée avec trois amies, ou via le livre One Day In Paris – Votre guide pour découvrir le Paris insolite. Aujourd’hui, nous souhaitons vous faire découvrir pourquoi, dans la seconde moitié de son parcours professionnel, elle a choisi d’exercer comme coach de carrière, ainsi que les étapes qui l’ont ancrée davantage dans la vie parisienne.


🖌 Femmes taïwanaises de France : Qu’est-ce qui vous a amenée à découvrir et choisir le métier de coach professionnel en développement de carrière ?

Kyria : En y repensant, mon histoire est à la fois longue et très “naturelle”. Dès l’université, j’aimais déjà jouer le rôle de “grande sœur” auprès des plus jeunes, ça me comblait de plaisir d’aider, de guider. Après mes études d’éco à NTU, je voulais faire du marketing, mais je n’obtenais pas les entretiens souhaités ; j’ai donc commencé dans la finance un an, puis je suis partie en MBA à HEC pour viser la cosmétique (un stage chez L’Oréal à Paris), et en 2007 je suis retournée à Taïwan et ai rejoint L’Oréal Taiwan.

Deux ans plus tard, j’ai été nommée “mentor” dans un programme interne. Mon rôle était d’aider des collaborateurs, sans être leur supérieur hiérarchique. J’ai réalisé combien j’aimais le “one-to-one” ou les petits groupes, où l’on peut vraiment soutenir et bâtir une relation plus profonde. Bien sûr, je savais diriger une grosse réunion ou manager en tant que chef d’équipe, mais mon instinct me disait que je dépensais une énergie énorme pour jouer ces rôles. En revanche, quand j’accompagnais quelqu’un à clarifier ses objectifs, j’étais dans mon élément.

Ensuite, je suis retournée au siège L’Oréal France. Je suis chrétienne, et à ce moment-là, je me suis aussi investie dans une mission pastorale auprès de jeunes universitaires francophones. Je faisais des “têtes-à-têtes” en français pour les aider à décrypter la Bible ou à gérer des soucis personnels, pro, etc. Mon mari m’a demandé : “Tu sembles aimer soutenir, conseiller sur la vie professionnelle… Pourquoi tu ne suivrais pas une formation de coach reconnue ?” (En France, on privilégie souvent un certificat/diplôme formalisé pour renforcer sa légitimité avant d’exercer.)

Durant la formation en coaching, je me suis interrogée sur la suite : “Que faire pour la seconde moitié de ma vie ?” J’ai réalisé que je voulais aligner mes priorités autour de mon engagement de foi, d’une vie de famille (y compris l’envie de devenir mère) et ensuite de ma carrière. Je savais que si je restais dans un grand groupe, mon appétit professionnel pouvait m’emporter dans un rythme effréné. J’ai choisi l’entrepreneuriat, comme coach, où je pourrais concilier ces priorités plus sereinement.
Et finalement, toute mon expérience antérieure (marketing, leadership en milieu international, etc.) trouvait un sens quand je me suis mise à mon compte pour accompagner les gens. Je n’ai jamais fait exprès de me “préparer à être coach”, mais toutes mes étapes pro m’ont outillée. De plus, j’adore que mon rôle de coach soit cohérent avec les autres aspects de ma vie (service pastoral, conseils en personal branding…), je me sens entière.


🖌 Femmes taïwanaises de France : On a l’impression que, chaque fois que vous entamez un nouveau rôle, vous “réinitialisez” avec aisance. Vous appréciez vraiment cet état d’adaptation permanente ?

Kyria : On ne peut pas toujours dire que c’est “agréable”. Parfois, je me suis sentie inconfortable. Dans un passé récent, j’ai quitté le QG L’Oréal pour un poste de directrice marketing dans une PME joaillière, et j’ai dû affronter la différence de culture d’entreprise, B2B vs B2C, etc. Cela m’a fait réaliser que j’évoluais auparavant dans une bulle, protégée par la notoriété du groupe. Quand j’ai basculé dans l’environnement local, j’ai dû apprendre à composer avec des partenaires très variés. J’ai compris que les “codes” français que je croyais connaître n’étaient en réalité qu’un fragment d’une culture complexe.

Parallèlement, j’ai reçu des missions ponctuelles de consulting en cosmétique via un cabinet américain. Sans le vouloir, je me suis aperçue que je savais travailler “autonome”, que je pouvais facturer mes services en direct. Avec l’avancée de la formation en coaching, je me suis dit : “Ça y est, je suis prête à monter mon entreprise.” Cette route n’a pas été un “long fleuve facile”. Plusieurs fois, j’ai dû rebondir sur un échec ou me battre en terrain inconnu. Mais je me rends compte qu’avec l’accumulation d’expériences, on est moins déstabilisé par le changement, et on comprend mieux la nécessité de se régénérer sans cesse. Le coaching m’a fait prendre conscience d’une mission plus grande : accompagner ceux qui ont soif d’évolution ou qui passent par des crises. Je me dis que mes épreuves passées peuvent aussi inspirer autrui.


🖌 Femmes taïwanaises de France : Dans vos écrits, on voit que vous vous connaissez bien. Vous évaluez rapidement votre état d’esprit et celui des autres. Est-ce inné, ou l’avez-vous appris via la pratique ?

Kyria : Personne ne se connaît à 100 %. C’est un cheminement constant. À chaque “transition professionnelle”, je fais un mini-bilan : qu’ai-je retenu de cette étape ? En quoi cette expérience parle à mon histoire de vie ? Et quand je trouve un fil conducteur qui se répète, cela confirme mes aspirations. Être coach, c’est aussi être un soutien. Nombreux sont les clients qui doutent moins du coach que d’eux-mêmes. Si un coach est “plein de foi et d’amour” envers la personne coachée, cette dernière se sentira plus forte. Bien sûr, il faut rester humble : les objectifs sont formulés par le client, et le succès lui appartient aussi. Moi, je ne fais que l’accompagner. Quant à mon sentiment de “confiance en moi” face aux nouveaux défis, j’ai parfois donné l’impression de tout traverser sans stress. En réalité, j’ai vécu un burnout à 35 ans. J’ai découvert que j’étais ambitieuse au point de me pousser à l’extrême, et j’ai réalisé la nécessité de “changer l’environnement” si je voulais préserver ma santé. Voilà pourquoi, encore aujourd’hui, j’apprends à réguler ma soif de performance.


🖌 Femmes taïwanaises de France : Ce burnout vous a-t-il aidée à devenir coach ?

Kyria : Tout à fait. J’étais “expat manager” dans un grand groupe : un rôle très exigeant, sous forte pression, et j’avais alors peu de maturité pour gérer les conflits et le stress. J’étais perfectionniste, je supportais mal la critique. À force, j’ai développé des symptômes : tremblements avant les réunions, violents maux de tête, etc. Puis un jour, je ne pouvais plus me lever, j’étais prise de vertiges. Le médecin m’a expliqué : “Votre volonté a masqué tous vos signaux corporels. Votre corps se met en mode ‘économie d’énergie’, croyant être en état de survie, et un jour ça lâche.” Cela m’a ramenée à ma foi. J’ai compris qu’il fallait arrêter de croire que je pouvais tout faire seule, et accepter de m’appuyer sur Dieu. Repartir sur des bases plus saines. C’est grâce à cette épreuve que j’ai trouvé la voie qui me correspond, celle d’une coach de carrière soucieuse d’aider ceux qui passent par ce genre de souffrance au travail.


🖌 Femmes taïwanaises de France : Avant votre “vie de coach”, on vous voyait plutôt comme une manager énergique. Mais aujourd’hui, on ressent une chaleur humaine, un langage plus empathique. Croyez-vous que sans votre passé difficile, vous seriez devenue coach ?

Kyria : Clairement, je ne suis plus la même qu’avant. Parfois, d’anciens collègues me contactent en me disant : “Tu es méconnaissable par rapport à 2013, qu’est-ce qui t’est arrivé ?” Je bénis ces expériences. Sûr, avec la maturité d’aujourd’hui, j’aurais pu éviter pas mal de tensions. Mais c’est un chemin naturel. Depuis l’époque où j’étais “grande sœur” à l’université, jusqu’à ma certification pro, en passant par ces transformations intérieures, tout s’est en quelque sorte aligné. Je me sens plus joyeuse, et j’aime celle que je suis devenue.


🖌 Femmes taïwanaises de France : Sur votre site, vous expliquez le métier de coach professionnel. Selon vous, quels sont les prérequis ? Tout le monde peut-il y parvenir à force de formation ?

Kyria : Le marché du coaching est assez “désorganisé”. Il n’y a pas de diplôme d’État, pas de protection juridique… c’est pourquoi des fédérations internationales (ICF, EMCC, etc.) tentent de poser un cadre : définitions de la pratique, règles de déontologie, supervisions réciproques… Pour répondre à la question : est-ce que “tout le monde” peut devenir coach après une formation ? Je dirais qu’une formation en coaching profite à toute personne souhaitant acquérir l’esprit coaching (écoute, posture qui responsabilise l’autre, etc.). Mais être coach de métier implique aussi un certain talent, une spécialisation, des expériences accumulées. Moi, je me concentre sur les managers en milieu international, car j’y ai beaucoup œuvré. Je tiens à ce que mon vécu soit pertinent pour mes coachés. Chacun devrait ainsi définir sa “zone d’excellence”.


🖌 Femmes taïwanaises de France : Concrètement, un client vous “prend comme coach” pendant combien de temps ? Et comment intervenez-vous ?

Kyria : Différents coachs ont différentes approches. Personnellement, je propose souvent un pack de 6 heures, réparties sur 6 mois, à raison d’environ 1h par mois. On définit d’abord ensemble l’objectif final, on décortique les défis, on conçoit une stratégie et un plan d’actions. Le client expérimente “en vrai” pendant un mois, puis nous refaisons un bilan, et ainsi de suite. Le coach ne donne pas de conseil tout fait, il vise à ce que la personne découvre par elle-même les solutions. Le but est l’autonomisation, la responsabilisation. La clé, c’est la connexion : le coach reste neutre, il sert de “miroir” bienveillant, posant les bonnes questions. Le client doit briller, pas le coach !


🖌 Femmes taïwanaises de France : Après tant d’années en France, quel conseil donneriez-vous aux Taïwanais qui y vivent ou y travaillent ?

Kyria : Quand j’ai quitté L’Oréal pour rejoindre une PME joaillière, j’ai senti à quel point j’étais sortie de “l’aura d’un grand groupe”. Auparavant, j’avais un label prestigieux, qui facilitait mille choses (banques, immobilier, partenaires…). Tout à coup, dans une petite entreprise locale, j’ai découvert la vraie intégration, en contact direct avec toutes sortes de profils. J’ai alors compris que si je n’évolue qu’avec mon “identité asiatique/chinoise” comme argument, je me restreins à certains segments. Au bout d’un moment, il vaut mieux se demander : “Sans ce label, quelle est ma valeur ajoutée ? Qui suis-je vraiment dans ce pays ?” Chacun doit construire de nouvelles racines s’il veut vraiment s’épanouir localement. Je dis souvent qu’un étranger qui veut trouver sa place doit accepter de “jeter certaines cartes” et d’en acquérir de nouvelles. Les défis sont plus rudes, mais cela nous ouvre des perspectives immenses.


🖌 Conclusion : Un “succès” façonné de chutes, de transitions et d’ajustements

À l’issue de cette discussion, on voit combien la “réussite” recouvre des étapes de remise en question, de travail intense et de patience. Merci à Kyria d’avoir livré un témoignage sincère de ses combats et de ses victoires. Ses prises de conscience, à chaque transition, lui ont permis d’avancer et d’aider d’autres à faire de même.

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©Kyria Chun-yin Dagorne / Reinventing Carrière Coaching
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