Quand on est confronté à des difficultés ou à des blocages au travail, il n’est pas toujours évident de savoir comment solliciter l’aide de son supérieur hiérarchique. Comment aborder le sujet sans être perçu comme incompétent ou passif ? Le “managing up” – l’art de gérer la relation avec son boss – revêt une importance primordiale. Avec un peu de préparation, vous pouvez non seulement obtenir du soutien, mais aussi donner l’impression d’être proactif, réfléchi et digne de confiance. Que vous soyez débutant sur le marché du travail ou aguerri, les astuces ci-dessous vous aideront à communiquer efficacement, à surmonter les obstacles et à mieux faire valoir vos capacités.
Sommaire :
- Come with proposal !
- Deux actions incontournables + l’état d’esprit en cas de blocage
- Transformer un blocage en opportunité : même la demande d’aide peut être un atout
- Stratégie pour présenter plusieurs options à votre chef
1. Come with proposal !
Il y a longtemps, lorsque j’étais encore étudiant en MBA, j’ai fait un stage au siège d’une grande marque de cosmétique à Paris. Mon bureau n’était pas sur le même étage que celui de ma responsable, donc nous communiquions surtout par téléphone. Chaque fois qu’elle m’appelait, je me devais de décrocher immédiatement, comme si j’étais en pleine défense de volley-ball !
Dès lors que nos échanges dépassaient quelques mots, elle terminait souvent en disant, sur un ton impérieux : “Can you come ?” (impossible à retranscrire totalement, tant l’intonation était semi-impérative). Je me précipitais alors dans l’escalier en talons hauts – prendre l’ascenseur semblait trop long dans ce climat de “chaque seconde compte”.
Mais ce n’est pas tout. Si c’était moi qui l’appelais pour lui faire part d’un problème, elle m’interrompait parfois en hurlant un “COME WITH PROPOSAL !!!!”, et je devais encore monter à toute vitesse, talons claquant sur les marches.
À l’époque, ce fut pour moi une leçon marquante : je devais toujours me présenter avec un embryon de solution, pas simplement poser un problème. C’était un apprentissage exigeant, mais j’en ai tiré un bénéfice immense. Par la suite, cette même supérieure, qui m’avait pourtant parfois rudoyée, m’a proposé de la rejoindre à nouveau quelques années plus tard. Elle a profondément influencé mon parcours : j’ai développé à la fois mon savoir-faire (hard skills), mes qualités humaines (soft skills) et mon réseau. Ce qu’on appelle “managing up” relève parfois de l’art, parfois même d’une forme de “magie”. Mais il n’y a rien de mystique : l’idée est que vous ne devez pas rester seul face à un échec. En même temps, il s’agit de doser : si vous sollicitez votre boss pour la moindre broutille, vous craignez de passer pour incompétent ; ne rien dire quand ça coince peut aussi vous conduire droit au fiasco.
2. Deux actions incontournables + l’état d’esprit en cas de blocage
Action #1 :
- Ce qu’il faut faire : Avant de solliciter votre supérieur, prenez le temps d’essayer par vous-même, ou au moins de cerner la nature du problème. Définissez très concrètement « où ça coince » et « que pouvez-vous attendre de votre chef ? ».
- À éviter : Ne vous contentez pas de dire « Je ne sais pas quoi faire » ou « C’est impossible ». Ce type de demande donne l’impression d’être incapable de résoudre la moindre difficulté, voire d’avoir un état d’esprit défaitiste.
Action #2 :
- Ce qu’il faut faire : Une fois le problème clarifié, mettez-vous à la place de votre boss et demandez-vous : “Avec ses prérogatives et ses ressources, comment pourrait-il aborder ce souci ?”
- Proposez plusieurs scénarios ou hypothèses de solution. Donnez le choix à votre supérieur, plutôt que de le placer face à un dilemme binaire (oui/non).
3. Transformer un blocage en opportunité : même la demande d’aide peut être un atout
Souvent, il est naturel que vous ne puissiez résoudre certains problèmes vous-même : vous manquez peut-être d’autorité, de budget ou d’expertise. Votre chef sait très bien que tout n’est pas de votre ressort. Ce qui fera la différence, c’est la qualité de vos options. Si vous fournissez plusieurs pistes réfléchies, vous démontrez à la fois votre compréhension technique du projet et votre capacité à penser de manière stratégique. C’est d’ailleurs un indice fort de votre potentiel, suggérant que vous pourriez viser un poste plus élevé.
Rien de mieux qu’un succès pour assoir vos compétences, c’est évident. Mais parfois, lorsque vous êtes dans l’impasse, votre façon de demander de l’aide — la pertinence de vos questions et de vos solutions — peut également constituer un événement positif dans la perception qu’a votre supérieur de vous. C’est précisément ce que j’ai appris grâce à ce fameux “COME WITH PROPOSAL!!!!”. Aujourd’hui encore, lorsque je me sens bloqué dans mes propres projets, je prends une grande inspiration et me dis à moi-même : “Come with proposal”. Cela a le don de dissiper le sentiment d’impossibilité et de rediriger mes pensées vers un horizon plus constructif.
💡 Lecture complémentaire : Comment construire sa “marque personnelle” en entreprise et devenir un atout clé
4. Stratégie pour présenter plusieurs options à votre chef
Au-delà de cette histoire personnelle, mes réflexions ont également été nourries par deux professeurs qui m’ont profondément marqué durant mes études : Chen Tian-ji et Mao Qing-sheng. Leurs cours d’économie m’ont appris à analyser les problèmes en distinguant le court terme du long terme, et en élargissant le champ d’étude. Appliqué à la vie professionnelle, cela signifie qu’un obstacle peut se résorber si l’on joue sur le temps, la portée ou le niveau hiérarchique appropriés :
1) Étendre l’horizon temporel
- À court terme, il y a des facteurs difficiles à changer (par exemple, le manque de budget immédiat).
- À moyen ou long terme, on peut réorganiser la planification, étaler les coûts dans le temps, programmer l’achat pour l’an prochain, etc.
- Quand vous proposez des pistes, montrez clairement les conditions nécessaires à leur réussite : “Si on reporte de trois mois, on peut alors faire appel au budget de l’année suivante…”
2) Élargir la portée
- Parfois, le blocage est dû à des contraintes internes dans un service. Mais si on regroupe plusieurs départements, on peut trouver des synergies inattendues (p. ex. un budget commun, un projet transversal).
- Plus vous embrassez la vision globale, plus vous pouvez concevoir des scénarios intégrés, traduisant votre maturité professionnelle.
3) Élever le niveau hiérarchique
- Au vôtre, la seule solution semble être la confrontation directe ; mais si votre patron discute avec son homologue dans un autre service, un accord plus global peut être trouvé et désamorcer les conflits systémiques.
- Vous démontrez ainsi votre compréhension du fonctionnement organisationnel et votre capacité à raisonner “top-down” — gage de progression possible dans la hiérarchie.
Vos trucs et astuces ? Vous avez sans doute également des techniques pour préparer vos demandes d’aide ou pour vous mettre dans le bon état d’esprit. N’hésitez pas à partager !
En somme, se démarquer en environnement international ne se limite pas à la simple compétence technique. Pour que votre contribution soit “visible et marquante”, vous devez développer votre intelligence émotionnelle, votre mode de raisonnement, votre posture mentale, vos aptitudes de communication et votre style de prise de décision. C’est une démarche à 360°, qui requiert un véritable travail de transformation.
Si vous êtes en quête de nouvelles perspectives de développement ou aspirez à renforcer vos qualités de leader, jetez un œil à mes services de coaching professionnel. Je peux vous accompagner pour lever vos freins, accroître votre efficacité dans votre poste actuel et accomplir vos ambitions !